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  • Photo du rédacteurChloé

Aux femmes, et à ma fille.

Dernière mise à jour : 7 avr. 2023



Louane la chanteuse a écrit à sa fille « je vais te confier mon plus gros secret, j’ai toujours eu un peu d'mal à m’aimer. Maintenant ce que j’espère de tout mon coeur, c’est qu’toi tu feras pas la même erreur. » Elle écrit aussi « et si les filles te semblent fragiles, sache que t’as en toi une force qui se déploie. »


J’ai d’abord été émue aux larmes en écoutant cette chanson puis j’ai beaucoup réfléchi aux paroles, à quel point celles-ci sont pertinentes et poignantes « comme toutes les filles, ça sera pas facile », j’ai pensé au fait que la maternité m’a apporté une force et une confiance en moi jamais ressenties jusque là. Etre la maman d’une petite fille n’est pas toujours rassurant parce qu’on ne sait que trop bien. Mais être la maman d’une petite fille est certainement le coeur de cette force.


En réfléchissant à tout ça, aux paroles, à cet apaisement et ces certitudes qui sont venues avec ma fille, indéniablement j’ai pensé aux femmes. C’est une chanson de femme pour une femme qui ne peut parler qu’aux femmes. Alors j’ai beaucoup pensé à elles. Et si j’ai énormément de respect pour mes quelques proches amis masculins et je pense qu’ils sont pour beaucoup un modèle de ce que devrait être un homme et surtout un homme au sein d’un couple hétérosexuel, si je les aime profondément, si j’envie souvent leur désinvolture, leur façon de ne rien prendre au sérieux, leur détachement, leur humour, leur façon de poursuivre leurs rêves et leurs passions, leurs conversations détachées et si peu sérieuses, leur solitude, si j’admire plus que tout deux hommes en particulier dans ma vie – celui qui me l’a donnée et celui qui la partage avec moi depuis dix ans – je fais un constat sans appel : dans ma vie je n’admire « qu’elles »… J’ai réfléchi aux personnes que j’admire profondément. Et ce ne sont que des femmes.


J’ai d’abord cru, sans creuser ma pensée, que j’admirais surtout ces femmes « roc » qui mènent tout de front, semblent ne jamais s’écrouler et ont tout sous contrôle. Puis j’ai réalisé que j’admirais énormément aussi celles qui sont bordéliques, pas organisées, qui semblent s’en foutre de tout et ne rien contrôler, celles qui lâchent prise. J’admire aussi celles qui parlent sans fard, en toute honnêteté, sans filtres, qui n’ont pas peur de qui elles sont. Qui disent. Et celles qui cultivent une intimité et un jardin secret dans un monde du paraître et du « partage » à outrance. J’admire celles qui réussissent mais encore plus celles qui échouent je crois. Parce qu’au fil des années, toutes celles que j’ai admirées de prime abord pour leur force, leur classe, leur réserve, leur indépendance, leur liberté, leur intelligence, leur finesse d’esprit, n’ont jamais été que ce qu’elles paraissaient mais toujours tellement plus encore, et tellement plus complexes et tellement moins lisses qu’elles ne pouvaient paraître. Parce qu’au fil des années j’ai compris que si c’étaient toujours les femmes les chieuses qui foutent en l’air les festivités, c’est bien parce que c’est celles qui ont les épaules les plus larges.


J’ai réfléchi à toutes ces femmes que j’admire, j’ai tenté d’en faire une liste. En voici une bien trop loin d’être exhaustive.


Mes fondements de ce qui est admirable, je les tiens de mon modèle féminin premier : ma maman. Le fameux roc qui ne flanche pas, le phare dans la tempête, le radeau qui ne coule jamais, l’amour inconditionnel d’une mère, le dévouement. L’altruiste, la généreuse, l’indépendante. Ma sœur, la force, l’humour, le je m’en foutisme mêlé au contrôle, la parfaite ménagère qui marche pieds nus dans la boue, la générosité, l’altruisme, la loyauté, l’amie rêvée, la vulnérable et la résiliente, la timide et la mondaine, l’Amour. J’admire celle qui est si organisée mais qui n’hésite pas à faire passer des coups de fil à sa place, qui allie parfaitement vulnérabilité et force, qui est un pilier pour les autres même dans ses pires tempêtes. J’admire celle qui semble suivre son propre chemin loin des diktats et chez qui rien ne semble contrôlé, organisé, rigide mais interroge constamment ses envies et priorités. J’admire celles qui mènent tout de front, seules et semblent ne jamais ployer. Et j’admire encore davantage celles qui osent prendre des risques, courageuses et mortes de peur, vulnérables, anéanties et si fortes, qui osent sombrer dans le noir pour mieux retrouver la lumière, celles qui n’abandonnent jamais et ont décidé de ne pas se contenter de pénombre (A. I love you.) J’admire celles chez qui tout est constamment rangé, nettoyé, organisé. Celles chez qui c’est un joyeux bordel et où les placards débordent, le sol est invisible et les meubles remplis. J’admire l’ordre de certaines et le joyeux bordel des autres, les « femmes robots » qui ont des épaules si larges qu’elles semblent surhumaines, rien ne leur échappe, rien ne leur résiste. Et celles qui vivent dans les nuages, qui oublient tout et ne pensent à rien. J’admire celles qui prennent les devants et celles qui restent en retrait, celles qui parlent fort et celles qui chuchotent, celles qui sont toujours à l’heure à chaque activité extrascolaire et celles qui oublient leurs enfants à l’école. Celles qui ne peuvent pas passer une nuit loin de leur bébé et celles qui les laissent à garder. J’admire celles qui ont une carrière, une famille, une vie de femme et des ambitions après avoir eu un bébé inattendu à 18 ans ; celles qui ne s’arrêtent jamais et celles qui prônent le temps long ; celles qui croient en elles et celles qui combattent leurs démons. J’admire celles qui cultivent des corps de rêve et celles qui cachent leurs rondeurs ; celles qui ont des enfants et celles qui n’en veulent pas. J’admire celles qui prennent soin d’elles et celles qui s’en détachent. Celles sans fard dès le matin et celles qui le retirent le soir. J’admire ces parties infinies de femmes qui nourrissent celles que nous sommes, toutes. Qui nourrissent la sororité, qui sont notre essence. J’admire toutes ces femmes dans leur singularité, leurs différences et leur grande similitude. Et je mesure ma chance d’être au centre de toutes ces femmes parce qu’elles font partie de ma vie, de près ou de loin.


Mais par-dessus tout j’admire ma fille. Elle n’est pas sage, elle ne fait pas ce qu’on lui demande, elle aime même ne pas faire ce qu’on lui demande. Elle n’est pas douce, pas soignée, elle râle beaucoup et sait toujours ce qu’elle veut. Elle n’est pas discrète, pas toujours aimable ni souriante. Elle vit pour les animaux, pour manger, être dehors et s’amuser avec d’autres enfants, plus ou moins grands (dans cet ordre je crois.) Elle est téméraire, curieuse, naturelle et très simple. Elle est intelligente, tantôt persévérante tantôt impatiente, elle est très (trop) indépendante, elle est épicurienne, glouton et très peu raisonnable, totalement « je m’en foutiste. » Elle est extrêmement têtue et a beaucoup (trop) de caractère. Elle est rieuse, espiègle et pleine de vie. Elle est heureuse et innocente. C’est elle que j’admire le plus, et la voir être une femme aux prémices de sa vie, sans avoir été touchée par le regard des autres ni le sien, est le plus grand privilège et la plus grande leçon qu’il m’ait été donnés. Elle est celle que j’admire le plus et depuis sa venue, je ne suis plus très fragile et j’ai une force immense qui se déploie. Merci mon amour.




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