Love is in the air... ou pas!
- Chloé
- 1 févr. 2018
- 8 min de lecture

Quand ça parle de mariage, attention les yeux, les oreilles, les têtes … La vaisselle vole et les portes claquent. Bon ok, j'exagère. Chez nous c’était seulement les portes qui claquaient, quelques cris, quelques pleurs. Rien de bien grave me direz-vous, sauf quand ça n’arrive quasiment jamais d’habitude et que j’avais dit: “moi je veux un mariage intime, simple, minimaliste et convivial. En somme, à notre image, sans église, sans robe de princesse, sans nourriture jetée ni 10 000€ de budget. Et surtout, surtout, pas d’engueulades, de complications, de discordes incessantes et de conversations qui ne tournent qu’autour de ça. Non, nous ça sera pas comme ca. Le mariage, c’est l’occasion de sceller notre union certes mais c’est avant tout pour passer un moment privilégié avec nos proches qui nous manquent énormément et tous ces gens qu’on aime d’amour et que la vie, le temps et la distance nous empêchent de voir régulièrement, voire depuis quelques années pour certains.” Joli non? Belle description, bel enthousiasme, beaux projets… C’était sans compter qu’on est comme tout le monde, qu’on échappe pas totalement aux clichés ni aux traditions, et surtout pas à la réalité!
Bon, à l’heure qu’il est, je ne regrette plus. Oui, pas de tabous ici, j’admets que si les faire-part/email n’avaient pas déja été envoyés, j’aurais tout annulé. Enfin, pas tout. J’aurais gardé l’homme, les témoins et la mairie. Point.
Parce que oui. La réalité m’a encore une fois rattrapée, moi naïve que je suis et tout ne s’est pas passé comme prévu. Attention, je ne suis pas en train de dire qu’il faut éviter le mariage (du moins la fête), ni que je regrette quoi que ce soit. Aujourd'hui, alors que nos invités confirment un à un leur présence, que j’ai des étoiles dans les yeux à l’idée de revoir et passer du temps avec tout ce beau monde, je ne peux pas regretter ce choix. Et au lendemain du jour J, je sais que ça sera encore moins le cas (enfin ça je l’espere fortement!) Mais c’est un chantier un mariage. Un sacré bazarre. Aussi simple qu’on l’ait voulu, aussi peu coûteux qu’on s’était juré qu’il soit. C’est du temps, de l’énergie, des choix cornéliens, des disputes, des heures passées (perdues) sur Pinterest et Instagram. Attention, il faut s’accrocher!

D’abord, il a fallu dire adieu à mon rêve de me marier à l’étranger. Je ne suis pas en train de dire que l’homme a saboté l’idée que je me faisais de mon mariage, mais presque. Bon tout va bien, je n’ai pas encore décidé de ne pas y aller!
Bref, T. a dit, pas si judicieusement, “on va pas se marier à l’étranger quand même! Imagine la galère ne serait-ce que pour l’organisation. On organise pas un mariage à distance Chloé enfin!” Ok donc j’ai dû mal saisir l’équation, je la refais avec vous: Chloé + T. vivent en Angleterre. Chloé et T. se marient en France. Chloé et T. organisent leur mariage qui a lieu en France, depuis l’Angleterre. A distance donc. Ah oui, c’est ça. Je ne crois pas m’etre trompée en fait :)
(Monsieur T. ne lit pas mes articles, c’est moi qui lui lit à voix haute, il aime bien. Je ne mentionnerai donc pas celui-là!)
Donc, adieu rêve de me marier en Irlande ou en Ecosse, dans une grange, avec 50 invités. C’est un peu comme manger du bon fromage en Angleterre, boire du bon vin à moins de 50€ la bouteille ici, manger du chocolat sans prendre un gramme, commencer Game of Thrones et savoir s'arrêter, détester Ryan Gosling, y’a un moment faut revenir les deux pieds sur terre. Dans un couple on est deux, et on ne peut pas gagner à chaque fois n’est-ce pas? Bon, le mariage c’était surtout mon truc à moi à la base (vous sentez déja toute la rancoeur que seulement deux mois ont engendré?)
Ensuite, il a fallu complètement enterrer l’idée - utopique au plus haut point- du mariage intime. Là, pas trop de surprise. Le choix des invités est quelque chose qui n’apparait pas le quart aussi compliqué de ce que c'est réellement. Phrase compliquée pour l’illustrer d’ailleurs. C’est dur, c’est des heures de tergiversations dans tous les sens, de débats (bah oui on est toujours deux à décider) et d’oscillement entre “je rêve de ça ” mais “je veux ça aussi”. C'est décevoir certains, être déçus nous-mêmes et vouloir laisser tomber car on ne peut pas avoir tout le monde. Si on s’était dit que c’était avant tout un moment privilégié avec les gens qu’on aime pour faire la fête et les revoir, le mariage intime n’a plus trop de sens. Mais il en a parce qu’on veut une cérémonie laïque très personnelle et intime justement et pas de vin d’honneur (on considère que choisir qui est assez proche pour rester jusqu’au bout de la fête et qui ne l’est pas est encore pire que le choix de la liste.)
Bon, on a d’abord réussi à n’avoir “que” 100 invités. Mais ça, c’était avant. On sera 140 si tout le monde vient…
Et pour vous faire rire, je vous avoue qu’on imaginait un budget de 3000€, flexible mais pas trop. Non pas que nous soyons radins. Le temps passé avec les gens qu’on aime n’a pas de prix il paraît (clairement pour un mariage cette expression prend tout son sens!) mais surtout parce que nous on aime voyager avant tout, rêver, bouger, et que dépenser entre 10 000 et 20 000€ dans un weekend d'à peine 48h (l'INSEE chiffre un mariage francais à 12 800€), on trouve ça aberrant. C’était donc un principe. On est assez rétro pour se marier mais pas suffisamment pour rentrer dans les traditions tête la premiere. Ce n’est absolument pas une critique pour ceux qui les dépensent et ne le regrettent pas (heureusement!) C’est simplement notre vision des choses à nous.
Bon alors, maintenant qu’on a doublé le nombre d’invités et le budget, on peut parler de choses sérieuses.

Comme les belles-mères (mince non, elles lisent les articles parfois), les disputes avec ma soeur, mon organisatrice, ma fidèle alliée, qui nous ont laissé à chacune un goût amer dans la bouche. Et les portes qui claquent chez nous. Je vous rassure, ces derniers sont tout deux derrière nous… pour l’instant!
Plus sérieusement, je ne souhaite pas trop en dévoiler ici. Déja parce que le blog n’est pas fait pour parler mariage et chiffons. Je ne suis pas très douée pour ca. Ensuite parce que je sais que des invités lisent mes articles et je ne veux pas trop qu’ils en sachent. Oui, je préfere qu’ils aient la surprise de manger un repas frugal, sous la pluie, dans le froid, bouffés par les moustiques, verres vides, sono en panne, avec tonton Arnaud (c’est son vrai nom) qui chante des chansons paillardes sur la table. On est bien d’accord qu'à part tonton Arnaud, le reste ne PEUT PAS arriver!

Oui, parce que pour conclure, notre mariage sera donc en plein air, sur le thème très à la mode, “champêtre chic”. On se marie dans un jardin familial, à la campagne. Nos invités seront présents du début à la fin (enfin on espère, sinon c’est qu’il y a un soucis) et sont conviés à une cérémonie laïque qui aura lieu dans le jardin, au milieu des arbres, des fleurs, des chalet et poulailler en bois, des cerisiers et des champs. Notre officiant est un ami de mes parents, qui m’a vue grandir et est un habitué du public speaking (parler en public pour les non anglophones.) La cérémonie est suivie par un “vin d’honneur” revisité facon "kermesse chic" (je n’ai jamais réussi à donner un nom à ce truc inventé mais qui constitue pour moi le clou du mariage, surtout s’il pleut n’est-ce pas) où nos invités pourront se relaxer, boire pleins de bières, chiller comme on dit ici, jouer à la pétanque, au molkky, raconter des ragots, rattraper le temps perdu, revoir de vieilles têtes et faire des photos rigolo avec Lino (notre van tout beau.) Oui j’ai intentionnellement fait des rimes. Un peu de poésie pour parler d’amour. Et puis ensuite, ce sera donc le repas frugal sous la pluie et dans le froid, non abrités! Bon, je vais arrêter car je vais me porter la poisse à force.

Pour ne pas exploser le budget bien plus que ce n’est déja le cas, rester dans une logique minimaliste et écolo, plutôt éthique et responsable, voici ce qu’on a fait:
-pas de bague de fiançailles ET d’alliance. Certaines bijouteries proposent de faire des prêts, perso je préfere partir en voyage au même prix! Une alliance à moindre coût mais avec du vrai or tout de même, sinon je peux la jeter dans 10 ans (bon ça sera peut-être le cas, ne me dites pas que vous ne vous êtes pas fait cette réflexion), faite sur mesure à 1001 Oui, une bijouterie à Dijon. Petit commercant local. Et comme cette bague symbolise à la fois la fameuse demande et le mariage, je vais la porter dès maintenant, bah oui on peut bien tricher un peu!
-T. regarde en ce moment des alliances en bois faites main. Même démarche. Et puis parce que ni lui ni moi ne l’imaginons avec une grosse alliance qui crie “pas touche je suis DEJA marié.” Ça veut donc dire que les petites anglaises pourront continuer à le reluquer sans scrupules, et bizarrement, si je ne suis pas là pour le voir, ça me va. Si on se mariait pour se mettre la corde au cou, on serait déja divorcés! (Oui parce que bon, je me marie surtout car il est ingénieur maintenant et qu'il me faudra bien un visa pour le suivre au bout du monde. Et je ne parle pas de son compte en banque dans les années à venir!)
-de l’aide, de l’aide et encore de l’aide précieuse pour le repas + un collègue de ma maman, cuisinier, qui fait des extra
-fromageries locales pour ce met que l’on adore et qui nous manque plus que de raison
-on tente de prendre de la déco qu’on peut réutiliser au maximum, et si ce n’est pas le cas on évite et on reste dans la sobriété
-un ami nous confectionne de la bière artisanale avec amour
-ma robe de mariée est faite par une styliste parisienne/bourguignonne avec qui j’étais au lycée. Elle est simple, à moindre coût aussi et faite par quelqu’un de confiance, que je connais. Beaucoup mieux que si je l’avais commandée dans la grande marque où je l’ai repérée, même si c’est une marque durable
-pas d’officiant payé hors de prix pour la cérémonie
-une piste de danse récupérée qui ne servait plus
-de la vaisselle louée dans un village alentour
-des amis de ma soeur pour nous aider à servir. Pas de chichi, des plats posés sur les tables et un repas convivial
-maquillage fait par ma soeur et coiffeur le matin du jour J, qui sera également mon RDV habituel quand je rentre en France et que Thomas m’a coupé les cheveux depuis 6 mois…
-faire-part faits par T., envoyés par mail, un par couple. Écologique et économique (pas en temps.) Plus facile pour garder les infos sans les perdre et ça évite de bousiller 30 arbres pour qu'ils finissent dans un tiroir ou à la poubelle. Et puis jécris trop pour un petit faire-part!
De l’amour, sous toutes ses formes et encore de l’amour. Du soleil aussi, beaucoup de soleil!
PS: le mariage en plein air était non négociable pour moi. C’est radical, mais je préférais être dehors, en pleine campagne, ou ne pas organiser de fête du tout pour mon mariage si c’était pour être enfermée dans une salle. Ce n’est pas la décision la plus simple, elle engendre énormément de logistique et nous éloigne pas mal du “mariage hyper simple” que je voulais. Ca requiert des choses à louer en plus si on n’a pas le choix ou de bons contacts (piste de danse, toilette, lumière, tentes…) Et surtout, elle nous fait serrer les fesses dès maintenant concernant la météo. Mais, que serait la vie sans quelques risques n’est-ce pas? Celui du divorce pèse bien plus lourd ;)

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