top of page

Tioman Island, entre luxe et nature sauvage

  • Chloé
  • 29 mars 2017
  • 5 min de lecture

Vendredi 24 Mars, nous partons trois jours pour l’île de Tioman, au Sud-Est de la Malaisie, à 6h de route en bus et à seulement 3h de Singapour. Comme à notre habitude, nous prenons un bus de nuit afin de profiter pleinement de nos 3 jours sur l’île. Le bus démarre donc de l’immense station TBS à Kuala Lumpur, semblable à un petit aéroport de par sa taille, à 23h45. Les bus locaux et bus de nuit, très populaires, bon marché et qui desservent tout le pays, disposent de sièges tout confort et même quelques fois de prises et de wifi. Le bus nous dépose à la station de bus de Mersing, ville la plus proche de l’île de Tioman, vers 5h du matin. Nous attendons que la jety (le port) ouvre ses comptoirs. Là, un vieux monsieur à la peau marquée nous accueille dans un anglais approximatif où un mot sur deux est avalé par son accent. Il nous informe qu'un bateau part à 7h du matin. Il nous faut d'abord acheter un billet de ferry (15€ l’aller/retour.) Ensuite, nous passons à un second comptoir où nous présentons nos passeports. Puis il faut aller payer diverses taxes à deux autres comptoirs (l’organisation malaisienne dans toute sa splendeur.) Nous payons ainsi 10€ supplémentaires de taxe maritime et gouvernementale. Inutile de préciser qu’il est impossible de vérifier que ces taxes finissent bien dans les bonnes poches et que la taxe gouvernementale n’est jamais expliquée. A 7h du matin, nous voilà installés dans le ferry, prêts à se reposer encore un peu durant les deux heures de traversée. L’île de Tioman est plus éloignée du continent que la plupart des autres îles, d’où sa beauté naturelle et sauvage et ses plages immaculées.

Nous débarquons aux alentours de 9h sur l’île. Nous prenons un taxi boat jusqu'à notre resort. Le trajet nous coûte 20€ (une somme pour le pays.) Toutefois, nous ne sommes pas déçus. Depuis la mer, l’île est encore plus spectaculaire. L’eau est transparente. Nous apercevons le fond, même à quelques mètres, le corail et même une raie. Les nuances de couleurs sont perceptibles à des centaines de mètres. Les plages sont étroites et séparées par la jungle ou les rochers s'avançant dans la mer et chacune abrite un resort ou tout type d'hébergements. Les logements et cabanes sont perchés dans la jungle ou directement sur les plages.

La jungle, luxuriante à souhait, constitue la majeure partie du décor. Des montagnes gigantesques se dressent derrière elle et semblent aller piquer le ciel de leurs sommets. Nous débarquons bientôt, accueillis directement par les employés qui récupèrent nos affaires et par Tony, le propriétaire. Il nous conduit au bar. Nous longeons le ponton et admirons la vue du resort, perdu, seul, surplombant une plage minuscule et la mer de Chine. Directement construit au bord de la mer, en hauteur, son apparence occidentale nous frappe. L’allée qui y mène, dallée, est bordée de fleurs et rosiers. Sur notre droite se trouvent les premières chambres, surplombant la mer, au-dessus du centre de plongée. Sur la gauche, un petit coin de paradis, sorte de pergolas, rideaux ouverts sur la mer, sous laquelle sont posés deux bains de soleil sur des dalles. Nous sommes accueillis par le staff de l’hôtel, un mélange de malaisiens et européens et un cocktail de bienvenue nous est servi. Tony nous explique qu’il est anglais, qu’il est arrivé en Malaisie il y a 20 ans et qu’il a construit ce resort petit à petit, durant 10 ans. Aujourd’hui le resort est composé de 13 chambres, un centre de plongée et le bar-restaurant. La touche européenne, luxueuse comparée aux installations malaisiennes, se ressent partout. En contrebas, la plage, très petite, est parsemée de bains de soleil et d’hôtes se prélassant, entre deux baignades dans l’eau translucide.

Nous découvrons bientôt notre chambre. Perchée dans une jungle aménagée, elle fait partie d’une large maison regroupant 3 chambres les unes à côté des autres. Chaque habitation est faite ainsi. D’un côté, le chemin bétonné et aménagé et la porte d’entrée, de l’autre, lorsque l'on traverse la chambre, la vue imprenable sur la mer. Elle est très spacieuse, carrelée et décorée avec sobriété. Les baies vitrées de l’autre côté du lit s’ouvrent sur un balcon qui surplombe la mer, deux fauteuils en osier et une petite table basse.

Nous partons admirer le coucher du soleil sur le ponton vers 18h. Nous nous asseyons sur les bancs et regardons le soleil répandre lentement ses derniers rayons sur l’horizon, semblant s'offrir à la Mer de Chine. Sa lumière incandescente nous éblouit. Un couple turc se baigne aux pieds du ponton, deux allemands nous racontent leurs aventures dans la jungle malaisienne où ils sont partis sans guide et se sont perdus, à la nuit tombée, après avoir vu des arbres piétinés par les éléphants et s’être battus avec d’énormes sangsues. Ils finiront par entendre un bateau, courir le rattraper et se faire ramener sains et saufs sous une énorme tempête.

Le repas du soir est servi à 20h pour tout le monde. Il s’agit le samedi d’un buffet où tout a été cuit au barbecue. Nous nous régalons de salades, poissons et viande grillés et fruits exotiques. A 21h, tout le monde se dirige tranquillement à l’extrémité du ponton pour observer avec admiration et surprise les requins et poissons se nourrir des restes du buffet. Le staff de l’hôtel apporte le repas dans une brouette et jette le tout à l'eau. Les poissons à rayures bleues et blanches sont les premiers arrivés. Viennent ensuite les convives tant attendus, les requins ! Ils sont une dizaine ce soir-là, de taille moyenne mais suffisante pour nous impressionner. Excités, ils récupèrent les restes et nagent frénétiquement. Les voir si près, se nourrir dans leur habitat naturel, loin des parois d’un quelconque aquarium, est incroyable. La nature reprend ici ses droits et nous fait sentir comme de vulgaires intrus dans ce paysage exotique et sauvage.

Le lendemain, après un copieux petit-déjeuner occidental au bord de la mer, nous partons faire un trek dans la jungle afin d’accéder à une cascade. Nous traversons des villages de pêcheurs, endormis. Nous croisons des singes, poules, chats et oies. Les maisons sont colorées, beaucoup sont en bois. Quelques enfants jouent dehors et nous saluent. Nous arrivons bientôt à la cascade, petit havre de paix où seuls les cris d’enfants viennent ébranler la quiétude ambiante. Quelques malais s’y baignent déjà, des européens s’apprêtent à repartir. Nous nous délectons de l'eau fraîche après cet effort et cette chaleur étouffante. Nous nageons jusqu’aux roches sur lesquelles cascade une eau tout droit venue de la montagne. Nous restons un moment dessous, à apprécier de se faire tremper par l’eau qui coule à flot. Les autres visiteurs partent un à un. Nous sommes seuls dans ce coin de paradis, dans cette nature incroyable.

L’après-midi, mon compagnon part faire de la plongée pendant que j’avance quelques traductions et dévore un livre. Il ne verra malheureusement pas de requins mais un serpent des mers énorme nommé green murray, dont seule la tête dépasse des rochers. Sa taille sera estimée par le moniteur de plongée à 6/8 mètres de long. Il nage au milieu d'un corail magnifique, toutes sortes de poissons, des tortues et, totalement imprévisibles sous l'eau, un tapis de course et un vélo !

Nous terminons notre séjour lentement, au rythme de l'île. Le lundi nous reprenons le bateau l’après-midi. A Mersing, nous partageons un repas et une bière dans un foodcourt avec un allemand rencontré à la sortie du ferry. En voyage à travers l’Asie depuis trois mois, il s’apprêtait à rentrer en Allemagne débuter un nouveau travail après avoir quitté l’ancien qui ne le satisfaisait plus assez. Ce voyage, il l’a entrepris dans le but de découvrir et de répondre à quelques questions personnelles, notamment sur ses envies et le sens qu'il souhaite donner à sa vie. Il nous dit avoir la plupart des réponses et nous échangeons sur le pouvoir incroyable du voyage dans l’ouverture des possibilités, chose impossible dans son propre pays, la tête dans le guidon, entouré de cases et d’habitudes. Et l'envie qu'il déclenche de redécouvrir son propre pays avec une toute nouvelle appréhension de ses paysages et ses trésors.

Merci Tioman...


Comments


bottom of page